Le Peuple de Belcastel

Le Peuple de Belcastel est un projet de photojournalisme explorant la vie des personnes qui vivent et travaillent à Belcastel.

Dans le cadre d'un stage ici au Château de Belcastel, les stagiaires entreprennent un projet indépendant lié à leurs études. En 2022, nos stagiaires ont travaillé sur ce projet. Decouvrez-en plus en-dessous.

Articles et traduction par Erin Waks
Photographie par Garance Thiais

Humans of Belcastel

The Humans of Belcastel is a photojournalism project exploring the lives of the people living and working in Belcastel.

As part of an internship here at the Château de Belcastel, interns undertake an independent project related to their studies. In 2022, our interns carried out this project. Continue reading to find out more.

Articles and translation by Erin Waks
Photography by Garance Thiais


Garance

  • Demander qui c’est, Garance, c’est une des pires questions que l’on m’a posées. Je vais essayer. Bibliophile, qui aime danser, qui est timide, qui a du mal à avoir confiance en elle mais qui cherchera toujours à faire le meilleur.

    Aujourd’hui, c’est en termes de carrière que je pense. J’aimerais finir mes études avec le titre d’historienne de l’art des jardins en France, et du coup je serais une des premières en France à avoir ce titre.

    Je viens de la campagne donc les jardins ont toujours eu une place importante pour moi. Je pense que je me sens dans un jardin comme je me sens quand je rentre dans une église. C’est une espèce de sérénité qui gagne. C’est mouvant mais en même temps c’est stable. C’est le cycle de la vie qu’on peut comprendre mieux, sans la violence des êtres humains. On ne va pas être affecté par les plantes comme on va être affecté par des gens.

    L’ambiance calme d’un jardin m’aide beaucoup. J’ai un stress continu, une tristesse mais qui n’est pas forcément mauvaise. J'ai besoin de la tranquillité d'un jardin pour simplement être. Pour contrebalancer la panique, le stress. Pour moi, le bonheur revient facilement à la nature. Voir le soleil réapparaître après la pluie. La vue d'un arc-en-ciel dans le ciel. Il s'agit en fait de prendre le temps de voir les choses...

    Maintenant, en tant qu’adulte, c’est toujours la lecture qui m’aide à gérer ces moments difficiles dans la vie. On en revient toujours à la lecture. Ça permet de faire le vide et tout ça. De penser à autre chose. C’est aussi de la danse classique. Ça m’a permis de contenir mes émotions parce que j’en ai beaucoup trop, étant hypersensible. J’ai toujours été entourée donc ça allait. Oh, et j’ai mon chat aussi, ça aide. Pour moi, le bonheur revient facilement à la nature.

    J’ai réussi certaines choses que je ne pensais pas réussir au niveau que je les ai atteintes. Dans ma tête, j’étais un cas désespéré pour moi-même. J’ai beaucoup changé, en mieux j’espère, je pense. Il y a un rire, un sourire, au fond de mon cœur aussi.

  • Who is Garance? is, quite probably, one of the worst questions you could ask me. Let me try. A bibliophile, who loves to dance. She is shy and has trouble with self-confidence. But she will always strive to do her best.

    Today, it is my career that is my focal point. I would like to finish my studies and obtain the title of ‘Garden Art Historian’ in France. I will be one of the first in France to have this title.

    I come from the countryside, so I think gardens have always been important to me. I feel the same way in a garden as I do when I walk into a church. Serenity reigns, I feel at peace. There is a movement, but also a certain stability. It reflects the cycle of life, but without the pain that human beings can often inflict on others. We are not affected by plants like we are by people.

    The calm I experience in gardens helps me immensely. There is a continual anxiety and sadness which lives within me, controls me. I need the quiet tranquility of a garden to just be. To counterbalance the panic, the stress. For me, happiness easily comes back to nature. Seeing the sun reappear after rain. The view of a rainbow in the sky. It's about actually taking the time to see things...

    As an adult, reading also helps me deal with those difficult times. It always comes back to reading. It allows me to clear my head. To think about something else. Ballet, too. Dance has allowed me to keep my emotions in check, to stop my hyper-sensitivity from going into overdrive. Oh, and being around people. That always helps. And, of course, my cat. Again, the natural world is my saving grace.

    I have achieved some things in my life that I didn't think I would achieve. That I did not think I was capable of achieving. I truly believed I was a lost cause. I've changed a lot, hopefully for the better. A laugh, a smile, now live within my heart too.


Estelle

  • Depuis toujours je savais que je voulais travailler dans le tourisme et mon travail ici le confirme. Je pense que j’étais faite pour ça dès le début.

    Je suis Estelle Dumarest, conseillère en séjour à l’office de tourisme à Belcastel depuis plus d’un an maintenant. Je suis assez curieuse donc j’aime bien rencontrer de nouvelles personnes, connaître les coins de France, rencontrer des gens du monde entier.

    L’Aveyron - je ne pensais pas travailler ici honnêtement, mais en fait ça marche bien. Ce que j’aime en Aveyron, comme tout dans la France, c’est qu’il y a tout. C’est très vert. C’est très joli. Entre les divers territoires de l’Aveyron je trouve que ça change beaucoup, ce qui nous permet de se rafraîchir. Je trouve que Belcastel, contrairement à d'autres sites très touristiques, a gardé son âme en tant que petit village de campagne, et ça j’aime beaucoup. Il y a une bonne ambiance, une bonne harmonie, et en plus entouré de verdure.

    En dehors du travail, j’aime beaucoup faire des randonnées, dans des petits villages. J’aime bien le sport en lui-même, et puis après c’est surtout le but de découvrir de nouveaux paysages. Plus c’est naturel, plus j’aime. Surtout quand on est coupé de tout, c’est vraiment trop.

    Si je suis heureuse, je saurai que j’ai réussi. Je pense que le fait d’avoir de l’argent, c’est bien, mais je vais me demander, est-ce que je suis entourée ? J’ai mes proches qui sont toujours là, éventuellement une famille à moi. Ce sont des choses simples. Est-ce que je suis en bonne santé ? Est-ce que ma famille est en bonne santé? J’aime mon travail. Je suis très heureuse aujourd’hui.

    J'ai surmonté la timidité qui a dominé une grande partie de mon enfance. J'aimerais dire à la petite Estelle qu’il faut croire en ses rêves. Qu'il y aura des obstacles, mais que comme tout le monde, on arrive à traverser chaque phase de sa vie, pour réussir. J'ai dû avoir confiance en moi. Le bonheur est à venir.

  • I always knew that I wanted to work in tourism. Working here in Belcastel has only confirmed that. I think I was made for this.

    I am Estelle and I have been the tourist advisor at the Office of Tourism in Belcastel for over a year now. I am curious by nature, so I like to meet new people, to meet people from all over France, the world.

    As for the Aveyron, I never thought I would end up working here. But, ultimately, it makes perfect sense. What I love about the Aveyron is that there is a bit of everything. It is very green. It is very pretty. It is varied, refreshing. I find that Belcastel, unlike other very touristy sites, has retained its soul as a small country village, and I like that a lot. There is a good atmosphere and good harmony. We are surrounded on all sides by life, water and greenery.

    Discovering new landscapes, and experiencing new regions, is not confined to my work. I love going for walks, visiting small villages, spending time with loved ones, and I'm never bored. I love hiking - the more immersed in nature I am, the more I like it. Especially when I feel cut off from the world.

    For me to know that I have succeeded in life, I need only one thing. To be happy. Of course, earning money is good, but all I really need is to be healthy, to be surrounded by my loved ones. This is all that really matters. Right now, if you asked me, I would say that I am, without a doubt, happy.

    I have overcome the shyness which dictated much of my childhood. I would love to tell my younger self to believe in her dreams. I faced some obstacles, but like everyone else, I managed to move through every phase of my life, to succeed. I had to have confidence in myself. Happiness was always on the way.


Justine

  • Tout le monde pense que l’art est quelque chose juste pour l’élite. Mais en fait, je crois qu'à travers l’art, on comprend tout, c’est magique.

    Je m’appelle Justine, et je suis stagiaire au Château de Belcastel. J’ai fait des études en histoire de l’art et maintenant je me lance dans le tourisme culturel. Je suis venue à Belcastel parce que je voulais voir comment les gens sont vraiment face à l'art et la culture. Je me rends compte que certains sont sensibles et ça me fait du bien. Cela me donne de l'espoir, me dit que mon amour pour l'art et la culture a une vraie valeur. Que c'est vraiment ce que je veux faire de ma vie.

    Je pense que dans ma vie je voudrais travailler dans des lieux qui sont hantés, comme ici. Écrire des histoires et sensibiliser les gens dans un monument historique. Ici, les pierres se souviennent de tout, ça se ressent à Belcastel. Je veux apprendre cette histoire, cette énergie.

    L’énergie est extrêmement importante à mon avis. Mon énergie est plutôt bienveillante. Je suis très dans l’acceptation. J’attire plutôt l’énergie positive des autres. Quand il y a de l’énergie négative chez d’autres gens, je le vois directement : si je ne suis pas obligé d’être à côté de cette personne, je n’y reste pas.

    Je crois au surnaturel parce que quand j’étais petite j’ai eu des trucs, puis même des choses se sont passés. Il y a forcément de l’inexpliqué dans notre monde. Je suis sorcière dans le sens que j’essaye de me reconnecter à la nature, d’oublier tout ce qui est industriel. J’essaye de vivre ma vie en respectant les cycles, la nature, par exemple en mangeant les légumes et fruits de la saison, et aussi en respectant le rythme de la lune. Nous vivons en parallèle avec notre monde, et il y a quelque chose de si beau là-dedans.

    Pendant mon enfance, je cherchais beaucoup l’acceptation des gens. Mais ensuite, j’ai compris que c'était plus important de me respecter. J’ai appris que si les gens disent que tu es excentrique mais que ça te plait, allez. Il ne faut pas changer. Cherche les gens qui sont comme toi et ne cherche pas à être accepté par tout le monde. Si on pense que tu es bizarre, une petite geek, tu es bizarre, une petite geek. C’est moi. C’est qui je suis.

  • Everyone thinks that art is just for the elite. But I believe that through art, we can understand everything - it's magical.

    My name is Justine, and I am an intern at the Château de Belcastel. I studied art history, and now I'm working in cultural tourism. I came to Belcastel because I wanted to see how people really feel about art and culture. I realise that some people really do appreciate art. This gives me hope, tells me that my love for art and culture is something of true value. That this is really what I want to do with my life.

    I think that in my life I would like to work in places that are haunted, like this place. To write stories and to educate people through the beauty of a historical monument. Stones remember everything. You can truly feel that here in Belcastel. I want to be a part of transmitting this energy, this history.

    Energy is pivotal to my existence. My energy is rather benevolent, I would say. I am very accepting of others. I tend to attract positive energy from others, I guess I am seeking energy that inspires me. When there is negative energy in other people, I can sense it immediately: if I don't have to be around that person, I won’t. I am very protective of my aura.

    I do believe in the supernatural. When I was younger, strange things always happened. There are, undoubtedly, unexplained things in our world. I definitely think that I am a witch, to be honest. But not in the classic sense, conjuring up images of cauldrons and potions. Rather in the sense that I try to reconnect with nature, with our world. I try to live my life respecting the cycles of nature, and respecting the rhythm of the moon. We ebb and flow in parallel with our world, and there is something so beautiful about that.

    During my childhood, I very much needed acceptance from others, and over time I have realised that it is more important to respect myself, and my own happiness. When people tell me that I am quirky, I know this is something I adore about myself. So why change? Those who are important in my life feel the same way. I have learnt to look for friends who are like me. I do not need acceptance from everyone. If others think I am weird, a little geeky, then I am weird, and a little geeky. That's me. That's who I am.


Whitney

  • Je m’appelle Whitney et je suis designer de petits espaces et consultante et je suis actuellement basée dans le sud-est des Etats-Unis. Je dirige mon entreprise avec mon mari Adam, et ce depuis la naissance de notre premier enfant. Nous partageons notre temps entre le Sud-Est et ici, à Belcastel.

    J'ai commencé à travailler au château la deuxième année où Heidi en était propriétaire, il y a environ dix-sept ans. Je venais chaque année pour trois/quatre mois, puis j'ai eu un chien que je ne voulais plus quitter et j'ai commencé à venir ici pour des périodes plus courtes. Ensuite j'ai rencontré Adam et je suis venue encore moins souvent, mais ça m'a manqué encore plus, et je voulais vraiment être ici. J'ai donc voulu trouver un moyen d'être ici qui n'impliquait pas de laisser ma vie derrière moi.

    Mes amis et moi, qui ont aussi une histoire à Belcastel, avons décidé de nous regrouper pour acheter une petite ferme qui est une vraie maison aveyronnaise. C'est à la fois merveilleux, renversant et fantastique. Nous espérons maintenir l'intégrité des bâtiments tels qu'ils sont aujourd'hui mais les rénover pour qu'ils puissent mieux s'adapter à une gestion multipartite de la propriété. Nous avons l'intention de rester ici à long terme. Nous avons l'intention d'y passer notre temps, d'en faire le lieu principal de notre vie, puis de retourner passer des moments de qualité avec notre famille aux États-Unis.

    C'est étrangement nostalgique d'être dans notre nouvelle maison. Même si nous l'avons achetée sans l'avoir vue, nous savions exactement où elle se trouvait, nous avions parcouru le chemin des milliers de fois dans notre tête. Bien que nous n'y ayons jamais mis les pieds, quand nous sommes entrés, tout était clair. Il y avait des odeurs qui ressemblaient à celles du château de Belcastel, il y avait le chant des oiseaux dont je me souvenais qu'il me réveillait. Tout était donc très familier, mais il y avait aussi, bien sûr, l'excitation de l'exploration de l'espace domestique.

    Donc, ce que j'apprécie et ce que j'aime dans le fait d'être ici, c'est que je dois freiner la tendance à bouger au rythme de la vie des États-Unis. Honnêtement, je préférerais simplement exister dans cette réalité à Belcastel de plus en plus et surtout maintenant que j'ai des enfants. Et honnêtement, la vie est folle avec de jeunes enfants, quel que soit votre programme de la journée, alors je préfère de loin être dans un environnement qui soutient, apprécie et valorise les temps morts. Ici, mon fils de cinq ans peut observer la nature et la vie à la campagne d'une manière qui est tout simplement plus accessible. L'idée de manger frais et d'une manière un peu plus durable est si belle, et fait pleinement partie de la vie en Aveyron.

    Je pense que la raison la plus importante pour laquelle nous voulions être ici, ce sont les gens. Nous apprécions vraiment leur compagnie, et nous apprécions l'accueil qu'ils nous ont réservé au fil des années. Lorsque j'ai commencé à travailler ici, j'avais une vingtaine d'années et je veillais tard, regardant par le balcon de Belcastel, prenant des photos et chantant à tue-tête. Et maintenant, je suis fatiguée, je veux me coucher à 20 heures et je veux être la première à manger dans le village. J'apprécie que Belcastel fasse partie de mon avenir, et de celui de mes enfants aussi.

  • My name is Whitney, and I am a small space designer and consultant. I am currently based in the southeast in the US. I run my business with my husband Adam, and we have done so since our first child was born. We split our time between the southeast and here, Belcastel.

    I started working at the chateau around 17 years ago. I was coming every year for 3 to 4 months at a time. Then I got a dog that I never wanted to leave, so I started coming here for shorter stints of time. After that, I met Adam and I came here even less. But I missed it all the more. I wanted to find a way to be here that did not involve leaving my life behind.

    So my friends and I, who also have a history in Belcastel, decided to band together to buy a little farmhouse that is a true Aveyron home. It is wonderful and falling apart and fantastic all at the same time. We hope to maintain the integrity of the buildings as they are now but to renovate them so that they can better accommodate multi-party stewardship of the property. We intend to be here more in the future. We want to flip our time, to have this be the main place that we live and then go back to spend quality time with family in the states.

    It is oddly nostalgic, being in our new home. Even though we bought it sight unseen, we knew exactly where it was. We had walked the path a thousand times in our minds. Despite never having set foot in it, when we walked in, it just made sense. There were smells that we recognised. The sounds of the birds that I remembered. Everything was very familiar. Of course, there was also the excitement of the exploration of our new home.

    What I value and appreciate about being here is that I have to reel in my tendency to move at the pace of life in the US. Honestly, I would prefer to just exist in this reality in Belcastel. Even more so now that I have kids. Life is crazy with young kids no matter what your agenda is for the day, so I would much prefer to be in an environment that supports, appreciates, and values down time. Here, my five-year-old son gets to witness nature and life in the countryside in a way that is just more accessible here. The idea of eating fresh and being a little more sustainable is so beautiful, and such a part of life in the Aveyron.

    I think that the people here are the real reason we want to be in Belcastel. I adore their company, and so appreciate the welcome I have received over the years. When I first started working here, I was in my 20s and staying up late, looking out the balcony at Belcastel and taking pictures and singing at the top of my lungs. Now I am tired, wanting to go to bed at 8pm and to be the first to eat in the village. And I love it that Belcastel is part of my future, and my children’s future, too.


Tina

  • Une jeune femme qui trouve sa place dans le monde. Ça me décrit bien. Mais je préfère me parler en première personne, divulguer mon identité à travers mes propres mots. J’essaie de savoir qui je veux devenir tout en m'amusant et en profitant de chaque étape du chemin. C’est l'équilibre que je cherche.

    Belcastel a été le premier endroit où je me suis sentie épanouie professionnellement. Ma première année ici, en tant que stagiaire, a été si intense en raison de la satisfaction de sentir enfin que ma place est ici, ce sentiment d'être au bon endroit au bon moment. Agus, cinq ans, serait étonnée de savoir que j'ai vécu et que je travaille dans un château en France. Elle serait heureuse de savoir que j'ai été une princesse, et que je le suis toujours en partie.

    Ayant grandi loin de ma famille, ce que j'ai toujours apprécié, c'est la vie quotidienne, les petites choses. C’est ici que je me suis rendue compte de l’importance de cela dans mon identité. J'ai réalisé que je suis toujours à la recherche de la beauté - où que j'aille, où que je vive, j'ai besoin de beauté, pas nécessairement dans le paysage, mais pour trouver des choses qui me donnent de l'énergie et de la force.

    Comme, par exemple, quand j'avais 20 ans et que je suis partie en Grèce pour un job d'été. Un véritable été Mamma Mia, donc c'était un beau récit. Mais le jour même de mon arrivée, j'ai quitté le travail et je suis rentrée en Espagne. Je me suis sentie très humiliée. J'étais tellement fière de me mettre dans cette situation, de partir seule à l'étranger. J'avais l'impression d'avoir vraiment échoué.

    Pourtant, il y avait, comme toujours, un côté positif. L'expérience a confirmé mon intuition que j'avais besoin de travailler sur quelque chose en rapport avec la culture, l'histoire et l'art. C’est ainsi que je suis arrivée ici, à Belcastel. Donc, d'une certaine manière, passer par cette très mauvaise expérience, qui était dangereuse, effrayante, décevante, humiliante, était ce dont j'avais besoin pour me mettre sur la voie qui me mène ici où je me sens si épanouie.

    Il y a tellement d'autres expériences devant moi qui vont me façonner et me changer. Je ne peux même pas les imaginer. Je n'aurais jamais pu imaginer travailler et vivre dans un château médiéval au milieu de la campagne française. Mais c'est ainsi que les choses se sont passées. C'était le destin.

  • A young woman. Just trying to find her place in the world. I guess that would describe me. But I would rather talk about myself in the first person, divulge my identity through my own words, not through the description of someone separate. I am trying to work out who I want to become. But I also want to do so while having fun, enjoying every step of the way. I guess this is the balance I am seeking in my life, searching for my own pathway.

    Belcastel is the first place where I feel professionally fulfilled. My first year here as an intern was so overwhelming because I finally felt like this was where I belonged. This feeling that you are in the right place, at the right moment. Five-year-old Agus would be amazed that I have lived, and worked, in a castle in France. She would be happy to know that I have been a princess. That I still am, in part.

    Having grown up far from my family, something that I have always appreciated is day-to-day life, the little things. I really understood how central this is to my identity whilst living in the chateau. I took every chance that I had to experience it intensely. I realised I am always looking for beauty - wherever I go, wherever I live, I need to have beauty. Not necessarily in the landscape, but I want to find things that give me energy and strength. Soak up my surroundings.

    Like when I was 20, and I moved to Greece for a summer job. A real Mamma Mia summer, a beautiful narrative. But the very same day that I arrived, I had to quit. I decided almost immediately that I was coming back home. For a long time, I felt very humiliated, coming home with my head between my knees. I had been so very proud to be putting myself into that situation, moving abroad on my own. I felt like I had truly failed.

    Yet, there was, as always, a silver lining. The whole experience confirmed my intuition that I needed to work on something related to culture, to history, to art. That is how I got here, to Belcastel. In some way, going through that experience – despite the danger, the fear, the disappointment, the humiliation - was what I needed to put me on my path to here, where I feel so fulfilled. I suppose things work out the way they are supposed to. I know I am where I am meant to be.

    There are so many other experiences in front of me that are going to shape me and change me. I cannot even imagine them. I could never have imagined working and living in a mediaeval castle in the middle of the French countryside. But that is how things turned out. How they were supposed to be.


Nico

  • Nico, c’est quelqu’un qui a toujours aimé le Moyen ge. Les étoiles se sont alignées pour que j’arrive en Aveyron dans un château. Les événements m’ont porté, petit à petit, jusqu’à ici. J'ai évolué, et j’aime bien cette évolution.

    Le Moyen ge me fascine. Une phrase que j’aime bien c’est que le Moyen ge est pragmatique, on peut apprendre des choses des gens de cette époque. Par défaut, je me suis forcément entouré des gens qui sont intéressés par le Moyen ge que j’ai rencontré par le travail et par d’autres amis. On parle château, on parle médiéval, et j’aime bien le folklore qui vient derrière, comme les films parodiques, le Monty Python, Les Visiteurs, Kaamelott. C’est ce qui me plaît, ce qui me fait fantasmer. Et après pour être heureux, il faut être bien entouré et faire quelque chose qu’on aime. Il faut être dans un endroit que l’on aime - et ici ce n’est pas difficile, que ce soit dans le château ou en Aveyron en général.

    Je pense que Belcastel est différent de tout. En parallèle, ça fait partie de mon travail de voir ce qu’il y a autour, et donc quand je vais quelque part, je visite les châteaux du coin, c’est ce que j’aime bien parce que ça m’impressionne. J’aime bien le côté traditionnel défensif, les grosses pierres, les pont-levis, et pour mon travail j’ai besoin de voir ce qui se fait ailleurs. Je trouve qu’une visite est réussie quand on a une immersion dans le Moyen ge ou dans l’époque du château.

    Si je pouvais le rencontrer, le petit Nicolas de cinq ans me dirait « Tu vas vraiment tous les jours dans un château ? Il y a des dragons? Tu m’emmènes ? » Je pense qu’il serait content. J’aimerais bien faire un tour avec Nicolas de cinq ans, ça pourrait être cool.

    « Tu vas voir, ça va continuer à être cool après. Tu vas continuer à évoluer dans le même sens. Et conduis moins vite ».

  • I have always loved the Middle Ages. The stars aligned for me to end up in a castle in the Aveyron. Little by little, events in my life have brought me to this place. I have certainly evolved, too - and this evolution is something I love.

    The Middle Ages are fascinating. The people were so pragmatic, and I think we can learn from that. It is not surprising, then, that I have surrounded myself with people who are also interested in the Middle Ages. We talk about all things castles, all things medieval. I love the folklore, the culture. Like parodic films, Monty Python, Les Visiteurs, Kaamelott. It is a whole universe. To be happy I also have to be surrounded by good people and doing something I love. I need to be in a place that I like - and here that is not hard, in the castle or in the Aveyron in general.

    I think Belcastel is different, though. It is not just different from other castles, but really from everything. When I go somewhere new, I always visit the castles in the area. What I like most is the traditional style, the defensive elements: big stones, drawbridges. To be a truly fantastic experience, I think the castle needs to allow you to be fully immersed in the Middle Ages, to really engage with the history and the culture of the time.

    If I could meet him, the 5 year old Nicolas would say to me "do you really go to a castle every day? Are there really dragons there? Will you take me?" I think he would be happy to meet me, to spend a day in my life. I would love to take my younger self on a tour of Belcastel, it would be cool. I would love to show him what I do, what his future holds.

    "You'll see, Nico, your life will continue to be fun and cool. You're going to keep moving in the same upwards direction. Oh and also, don’t drive so fast.”


Heidi

  • Je suis une mère, une mycologue, une châtelaine, une chevalière, et bientôt une apicultrice. Une humanitaire, une mécène, une mentor, une sœur, l'aînée de 5 enfants, une alpha. Je suis fabuleuse. Je suis excentrique, spontanée, amusante et spirituelle. J'aime pouvoir être libre de suivre mes propres traces.

    Qu'est-ce qui m'exalte ? Le plaisir et l'aventure, et par-dessus tout, j'aime créer une synergie qui rend le monde un peu meilleur. Au fil des ans, ma galerie a apporté de nombreuses contributions à des organisations caritatives au nom de l'art et de la culture.

    Lorsque j'ai fermé ma galerie à Soho, à New York, nous avons recouvert un mur de dates et de quelques informations sur les grandes étapes de ma galerie. C'est à ce moment-là que j'ai pris pleinement conscience de l'excellence de ma carrière et de la façon dont le soutien que j'ai apporté à tant de grands artistes a fait de ma galerie un leader du secteur. Je me suis sentie très fière de cela.

    Alors peut-être que venir à Belcastel était ma destinée. Imaginez une galeriste new-yorkaise qui se retrouve au fin fond de la campagne française, dans un pays dont elle ne parle pas la langue, à créer des galeries d'art contemporain dans une forteresse médiévale. C'est tellement fou, mais ça a l'air de marcher ! Je n'avais jamais rêvé de ce projet, mais après avoir vu l'espace d'exposition de la prison, j'ai eu le coup de foudre. Le reste appartient à l'histoire.

    J'ai l'impression d'avoir porté ici le flambeau de l'architecte humaniste Fernand Pouillon. C'était un homme créatif et passionné qui a mis énormément de travail dans ce château pour le sortir de l'état de ruine. C'était un travail d'amour, il n'y a aucun doute. Et dans le même sens, j'ai porté ce flambeau car j'ai embelli le château, j'y ai apporté l'art et la culture. Je l'ai fait avec amour et passion, et je me suis amusée en chemin. Cela représente une partie intéressante de ma vie. L'un des moments dont je suis le plus fière a été d'être honoré et fait chevalier par le ministère français des arts et de la culture pour mon travail ici.

    Si je pense à ce que Heidi, 5 ans, ressentirait à propos de ma vie, elle serait triste que sa mère ne soit plus là. Et elle serait peut-être déçue que je n'ai pu être meilleure. J'aurais pu avoir de meilleures habitudes. Mais elle serait heureuse que j'aie été gentille et que j'aie réussi. Je veux que mon héritage ici soit que l'art et la culture que j'ai apportés à cet endroit soient formidables. Qu'il y avait beaucoup de musique, d'amusement et de vie dans cet endroit que les pierres renferment. Et que j'ai pris grand soin de ce monument, dont les pierres seront toujours là quand je n'y serai plus.

  • I am a mother, mycologist, chatelaine, chevalier, and soon to be a beekeeper. A humanitarian, patron of the arts, mentor, sibling, the eldest of 5, an alpha. I am fabulous. I am eccentric and I’m spontaneous and fun and I am spiritual. I like being able to be free to follow my own footsteps.

    What exhilarates me? Fun and adventure, and above all, I love to create synergy that makes the world a little bit of a better place. Over the years my gallery has made many contributions to charitable organisations in the name of art and culture.

    When I closed my gallery in Soho, New York, we covered one wall with dates and a little information about my gallery’s Milestones. Looking at 35 years of events was really overwhelming, and it was then that I fully appreciated what a great career I had, and how the support I gave to so many really great artists, made my gallery a leader in the industry. I felt very proud of that.

    So maybe coming to Belcastel was destiny. Imagine a gallerist from New York who has ended up deep in the countryside in France, a country where she does not speak the language, setting up contemporary art galleries in a medieval fortress. It is so crazy, but it seems to be working! It was nothing that I had ever dreamed of, but after I saw the exhibition space in the prison it was love at first sight. The rest is history.

    I feel like I have carried the torch here for the humanist architect Fernand Pouillon. He was a creative and passionate man who put a huge amount of work into this castle to raise it from a ruin. It was a labour of love, there is no doubt. And in the same sense I have carried that torch because I have embellished the chateau, I have brought art and culture here. I have done it with love and passion, and I have had fun along the way. It represents an interesting part of my life. One of my proudest moments was being honoured and knighted by the French Ministry of Arts and Culture for my work here.

    If I think about how 5-year-old Heidi would feel about my life, she would grieve that her mother is gone. And maybe be disappointed that I could have been better. I could have had better habits. But she would be pleased that I was kind and successful. I want my legacy here to be that the art and culture that I brought to this place was formidable. That there was a lot of music and fun and life in this place that the stones hold. And that I took really good care of this monument, whose stones will still be here when I am not.


Kaye

  • J'ai vécu au Royaume-Uni toute ma vie, et je suis venue vivre en France pour prendre ma retraite. J'ai peut-être atterri ici par hasard, mais je pense que cela devait être le destin..... Mon mari et moi voulions acheter une maison quelque part ici. Nous sommes donc venus nous installer pendant deux semaines au cours d'un mois de mai horrible - pluvieux, froid, venteux, humide. Je m'en souviendrai toujours. Quand nous sommes arrivés, nous étions assis Chez Anna, dans le village, à regarder le château, et j'ai souhaité pouvoir vivre dans un endroit comme celui-ci. J'adorais le château. Si j'avais l'argent, je l'aurais acheté.

    Nous avions regardé tant de propriétés, mais en vain. Nos efforts avaient été vains, et nous étions presque au point d'abandonner tout espoir de trouver la maison de nos rêves.

    Trois jours avant notre départ, le soleil est apparu et nous avons vu la lueur de notre future maison. Notre agent immobilier nous a appelés pour nous montrer un cottage qui avait été mis sur le marché deux jours auparavant. Quand j'ai vu la petite maison en pierre, je suis entrée, j'ai monté les escaliers et j'ai pleuré. Nous l'avons achetée le soir même.

    Vivre ici est fabuleux. Je l'adore, je ne retournerai jamais vivre en Angleterre. C'est une vie totalement différente. Il y a une ambiance familiale, un vrai sens de la communauté. Mes voisins ont du temps pour moi, malgré ma maîtrise limitée de la langue française. La qualité de vie est meilleure ici.

    J'ai cependant eu quelques difficultés ici. En l'espace de six mois, mon premier mari m'a quittée pour quelqu'un d'autre, et j'ai dû vendre la maison de rêve sur laquelle j'avais travaillé pendant six ans. Puis j'ai rencontré Carl. Nous avons passé quatre ans ensemble. J'ai soigné son cancer. Ce furent quatre années merveilleuses, mais si difficiles pour moi. Je sais que j'étais destinée à le rencontrer, à l'aider à traverser cette épreuve. Je n'aurais pas pu le laisser seul à travers tout ça. Il est mort dans mes bras.

    Après cela, j'ai rencontré Mark, le grand amour de ma vie. Nous étions juste amis, et je ne sais pas ce qui s'est passé, mais nous sommes tombés follement amoureux. Comment j'ai pu trouver quelqu'un de Londres au milieu de l'Aveyron, ça me dépasse.

    Je vis la vie au jour le jour. On ne sait jamais ce qui va se passer. Je suis une personne ordinaire, sans histoires. Je travaille dur. Mon but est simplement d'être heureuse. Et je suis heureuse d'être simplement moi.

  • I lived in the UK all my life, and came to live in France to retire. Maybe I ended up here by chance, but I think it was meant to be…. My husband and I wanted to buy a home somewhere here. So we came to stay for two weeks during a horrible May – rainy, cold, windy, wet. I always remember that. When we first arrived, we sat at Chez Anna in the village looking up at the castle, and I wished that we could live somewhere like this. I just loved the castle. If I had the money, I would buy it.

    We had looked at so many properties, but to no avail. Our efforts had been futile, and we were almost at the point of giving up hope for our dream home.

    Just three days before we were due to fly home, the sun came out - and with it, we saw the glimmer of our promising future home. Our realtor called to show us a cottage that was put on the market two days before. When I saw the little stone house, I walked in, went up the stairs, and cried. We bought it that evening.

    Living here is fabulous. I love it, I am never going back to live in England. It is a totally different kind of life. There is a homely ambiance, a real sense of community. My neighbours have time for me, despite my somewhat limited proficiency in the French language. It is a better quality of life here.

    I have had quite a few challenges here, though. Within six months, my first husband left me for somebody else, and I had to sell the dream house that I had been working on for six years. Then I met Carl. We spent four years together. I nursed him through cancer. It was a wonderful four years, but so difficult for me. I know that I was meant to meet him, to help him through this. I could not have left him alone through it all. He died in my arms.

    After that I met Mark, the great love of my life. We were just friends, and I don’t know what happened, but we fell madly in love. How I managed to find someone from London in the middle of the Aveyron is beyond me.

    I live life for every day. You just never know what is going to come. I am just an ordinary person, no airs and graces. I work hard. My goals are just to be happy. And I am happy to just be me.


Luc

  • Je n’ai jamais cherché à savoir qui je suis.

    Dans la vie, ma quête est de vivre en harmonie avec le monde qui nous entoure. Et pour ça, il y a une sorte de boulimie de la connaissance sans pour autant vouloir être un expert ou un spécialiste. Ça, c’est le personnage que je suis. Ça m’a porté dans les voyages puisque le monde est immense. Je suis un personnage qui va essayer de comprendre des choses avec mon intelligence à moi, sans complexité. Mon perspective personnel.

    Les personnes les plus importantes pour moi sont les personnes qui ont un savoir-faire, des connaissances, ce n’est pas ce que j’appelle l’intelligence - rien à voir – mais qui sont brillants, qui ont quelque chose que je n’ai pas, que je peux apprendre. Je suis toujours dans cette quête d’apprentissage. Je vais la pousser loin, mais j’estime qu’il y a une barrière de connaissance que je n’ai pas. Je les écoute avec grand plaisir.

    Je regarde les gens et je les laisse parler et en fonction d’un sourcil qui bouge, d’une oreille qui bouge, je suis capable de les juger – et pour moi, juger ça veut dire analyser. C’est dans l’attitude et le regard. Il s’agit de la perspective de cette personne, de quoi elle est passionnée.

    Tout ce que j’ai fait dans ma vie, je l’ai fait avec passion. Je sais que je suis très exigeant. Mais ce que j’exige des autres, je l'exige à moi-même. J’aime faire les choses parfaitement, être fier de ce que j’ai fait. C’est ce qui me donne de l’espoir.

    Il y a quatre ans, j’ai fait une rencontre à Belcastel, et c’est en discutant pendant quatre heures, que j’ai dit qu'il y a quelque chose à faire ici. C’était évident. Je devais faire mon chemin avec cette personne, elle allait dans la même direction que moi, elle avait les mêmes aspirations que moi, on est tous les deux des leaders.

    Aujourd’hui, ça fait presque quatre ans et on a un objectif qui est en train de se concrétiser. C’est assez surprenant. On est dans le dernier quart de notre vie. Globalement les gens ne se lancent pas dans un projet qui les déracine. Mais moi, j’ai l’habitude de me déraciner. Et ça fait partie des choses qui font le plus peur. Les gens vont penser qu’on est fous. Mais ils ne nous comprennent pas. Nous adorons ca. Et je sais que si je devais revivre ma vie, je ne changerais absolument rien.

  • I have never before tried to define who I am.

    My quest is to live my life in harmony with this natural world. I am filled with an obsessive thirst for knowledge, but without a desire to become an expert, or specialist. This is how my character is- how I would describe who I am. It has carried me in my travels around the world. I try to understand things clearly in my own way.

    The best people, the most inspiring ones to me, are those who have a particular know-how. Not necessarily what I would call “book smart” - but rather those creative, brilliant critical thinkers. People who can teach me something that I do not already know. Because of my never-ending quest to learn, I will go far to listen to such people, and it gives me great pleasure, to understand even a fraction of what they know and how they see the world.

    I think I am able to judge and understand people well. I’ve been told on many occasions that I have an uncanny ability to do so by merely looking at people. Based on the tiniest twitch of an eyebrow, the most minute expression on their face, I can discern their fundamental personality, their identity. It all comes down to attitude, and their way of seeing the world. It is all a matter of perspective, of where their passion lies.

    Everything I have done in my life, I have done with great energy and commitment. But I know that I am very demanding. Yet, what I demand from others, I demand from myself as well. I am extremely hard on myself - I like to do things perfectly, to be proud of what I accomplish. This is what drives me.

    Four years ago, I met a woman here in Belcastel. After only four hours of non-stop conversation, I realized - there is something to be done here. It was obvious. I had to move forward with this person. We are both moving in the same direction. We have the same aspirations.

    Together we are working towards a goal that is in the process of coming to fruition. It's amazing. Here we are, in the last quarter of our lives. Most people don't normally take on a project that uproots them at this stage. But I am used to uprooting myself, to moving around the world. People think we're crazy. But they do not understand. They are not us. We love this. And I know that if I had to relive my life, I would change absolutely nothing.


Erin

  • Je veux être journaliste. Ma façon de voir le monde est de regarder les choses comme si j'écrivais sur elles. Je passe la plupart de mon temps à écrire ou à penser à écrire... Et chaque jour, je pense à tant de choses que je dois apprécier.

    Aussi cliché que cela puisse paraître, vivre seule à Paris a été une expérience qui m'a définitivement façonnée. C'était la première fois que j'étais entièrement seule. Pendant le deuxième confinement de la France, dans des circonstances qui étaient loin d'être idéales, j'ai émergé d'une période beaucoup plus sombre de ma vie et j'ai appris que j'avais la force non seulement de survivre, mais aussi de vivre pleinement, et de m'épanouir, toute seule.

    Je suis heureuse maintenant. Quand j'avais 16 ans, je pensais que ce que je ressentais n'était que la base du bonheur que tout le monde ressent, mais aujourd'hui je comprends que je peux être beaucoup plus heureuse. L'année dernière a été la plus heureuse de ma vie. J'ai terminé mes études universitaires il y a deux mois, et lorsque je regarde une photo prise à cette époque, je me rends compte que je ne me suis jamais vue aussi épanouie.

    Mon mot préféré en arabe est al-intima, qui signifie "appartenance". Pour la première fois, j'ai un profond sentiment d'appartenance, et j'apprécie tellement comment cela contribue à mon bonheur. Je suis une amie, une collègue, une fille, une sœur, une petite-fille, une nièce, une cousine.

    Je sais au plus profond de moi que j'ai un but, et que je suis ici pour faire quelque chose d'important. Les détails ne sont pas encore connus, mais ma passion me poussera à être au bon endroit au bon moment. La passion m'a toujours conduit dans la vie.

    Belcastel est l'endroit où j'ai découvert, ou devrais-je dire confirmé, que je dois être écrivaine. Le fait d'être dans un environnement si différent m'a donné l'espace et le temps nécessaires pour me concentrer sur l'écriture. Le fait de travailler ici et de créer le projet "Humans of Belcastel" m'a montré que, lorsque je fais quelque chose qui implique l'écriture, tout a un sens pour moi. Cette expérience m'a permis de voir que l'écriture me pousse à être la meilleure version possible de moi même - ce n'est pas seulement quelque chose que je veux faire, mais que je dois faire. J'ai besoin d'écrire comme de l’oxygène, et je suis exalté d'avoir trouvé mon but et ma passion !

    Humans of Belcastel réunit les deux choses les plus importantes dans ma vie : l'écriture et les personnes. Ce projet m'a montré un million de fois que j'ai trouvé ma place dans ce monde : écrire sur les gens et célébrer leurs vies et leurs héritages à travers les mots. Au cours des entretiens avec des personnes que je connais et d'autres que je ne connais pas, j'ai découvert que démêler les couches complexes des gens me fascinait. Chaque personne a révélé quelque chose d'extraordinaire et d'inattendu. J'ai adoré créer ce projet.

  • I want to be a journalist. My way of seeing the world is to look at things as if I were writing about them. I spend most of my time writing or thinking about writing… And every day I think about so many things that I have to appreciate.

    Cliché as it sounds, living by myself in Paris was an experience that definitely shaped me. It was the first time I was entirely on my own. During France’s second lockdown, was by most accounts less-than-ideal circumstances, I fully emerged from a much darker period of my life and learned that I had the strength not only to survive, but to live fully, and thrive, all on my own.

    I am happy now. When I was 16 I thought the way I felt was just the baseline of happiness that everyone feels, but today I understand that I can be so much happier. This past year has been the happiest of my life. I finished university two months ago, and when I look at a picture taken at that time I realize I have never seen myself looking so completly full of joy.

    My favourite word in Arabic is al-intima, which means ‘belonging.’ For the first time, I have a deep sense of belonging, and appreciate so much how it contributes to my happiness. I am a friend, a colleague, a daughter, a sister, a granddaughter, a niece, a cousin.

    I know deep in my core that I have a purpose, and that I am here to do something important. The details have yet to unfold, but my passion will drive me to be in the right place at the right time. Passion has always driven me through life.

    Belcastel is the place where I discovered, or I should say confirmed, that I must be a writer. Being in such a different environment provided the space and time for me to focus on writing. Working here, and creating the Humans of Belcastel project has shown me how, when I am doing something that involves writing, everything makes sense to me. This experience has made me realise that writing drives me to be the best that I can be- it is not only something that I want to do, but I need to do. I need to write like oxygen, and I am exhilarated to have found my purpose and passion!

    Humans of Belcastel brings together the two things that are the most important in my life: writing and people. This project has shown me a million times over that I have found my place in this world: to write about people and to celebrate their lives and legacies through words. During interviews with people that I know, and people who I did not know, I discovered that unraveling the complex layers of people was fascinating to me. Every single person revealed something extraordinary and unexpected. I loved creating this project.